Dominique Hoareau, médecin consultant formateur, spécialisé dans les actions de prévention, présentera le 4 octobre 2013 à l’occasion de la conférence Mer & Santé (Espace Bellevue, Biarritz), le thème de « la carence en iode » et des moyens de la prévenir grâce aux produits de la mer.

Selon les dernières estimations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 2 milliards de personnes sont concernées par le risque de carence en iode soit un tiers de la population mondiale et 54 pays sur 197 se trouvant dans une situation alarmante. Les pays développés, en dépit de programmes visant à limiter cette affection, y sont également exposés. En Europe, elle touche cent cinquante millions de sujets, notamment en Bulgarie, Espagne, Italie, Portugal et Roumanie.

L’iode est un dérivé du mot grec « ioeides » ou violet en raison de la coloration que sa forme simple, le diiode, prend en s’évaporant. Cet oligo-élément est utile au corps par les interactions qu’il entretient avec la glande thyroïde (située à la base du cou) qui fabrique des hormones. Dans ce cas, l’iode qu’elle capte à 80 % dans l’alimentation lui permet de fournir des hormones thyroïdiennes, nécessaires au développement et au métabolisme de toutes les cellules. Le corps d’un adulte contient environ 30 à 50 mg d’iode dont 10 à 15 mg dans la thyroïde. Pour respecter cet équilibre, les besoins quotidiens en iode varient de 40 microgrammes pour les nourrissons jusqu’à 150 à 200 microgrammes pour les adultes.

Lorsqu’il y a carence en iode, plusieurs troubles plus ou moins graves peuvent intervenir sur le métabolisme : peau sèche et squameuse, fatigue, constipation, prise de poids inhabituelle, humeur dépressive, troubles du fonctionnement de la thyroïde, goitre (augmentation de volume de la thyroïde), diminution de la fécondité, hausse de la mortinatalité et anomalies de croissance.

Selon l’UNICEF (Association Humanitaire pour la survie et la protection des enfants du monde), elle peut entraîner une perte de QI de 10 à 15 points et représente la première cause de lésions cérébrales dans la population infantile. Les enfants nés de mères présentant des carences en iode risquent d’être atteints de crétinisme (se caractérisant par de graves retards de la croissance physique et mentale), de troubles du langage, de surdité et de nanisme.

Où trouver de l’iode ?
Rare dans le milieu naturel, l’iode est essentiellement d’origine marine. Les principaux produits alimentaires en contenant sont les poissons, les fruits de mer et les algues. Pour pallier au manque de ces produits dans certaines régions, de nombreux pays ont autorisé dès les années 50 l’enrichissement du sel alimentaire en iode, pour un usage domestique. Mais la modification des habitudes de consommation dans les pays développés et notamment l’incitation à une limitation de la consommation de sel ont ces dernières années conduit l’AFSSA (agence française de sécurité sanitaire des aliments) à étendre l’utilisation du sel iodé à la restauration collective.

Sources d’Iode (quantités apportées):
Viandes œufs laitages: 20 à 100 μg/kg
Céréales, légumes: 12 à 200 μg/kg
Poissons, crustacés: 0,3 à 3 mg/kg
Eau de boisson: 1 à 2 mg/l
Huile de foie de morue: 8 mg/kg

Algues vertes: 0,1 à 0,3 g/kg
Algues rouges: 0,2 à 0,3 g/kg
Algues brunes: 0,5 à 8 g/kg

Aujourd’hui, la déficience en iode est reconnue comme un problème de santé publique en Europe et à l’international. Cependant, les efforts visant à éliminer la carence en iode doivent être poursuivis et multipliés, insiste l’OMS, par un engagement résolu des autorités publiques sanitaires, l’éducation du public, l’établissement de politiques coordonnées et une collaboration efficace entre tous les partenaires impliqués.

Rédigé par Aquae – © Aquae

* Source : Algues marines et nutrition, Visioconférence du Dr Dominique Hoareau, 28 mars 2013, www.weesoo.com

A propos de l'auteur :

Première Conférence scientifique sur la Mer et la Santé à Biarritz les 4 et 5 Octobre 2013.

 

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