Lost in the Swell : Bilan médical du Surf Trip
Ewen Le Goff, l’un des 3 membres de l’équipage de Lost in the Swell aux Iles Salomon, fait un compte-rendu médical de leur aventure et donne quelques conseils de prévention pour les surf-tripeurs qui envisageraient une expédition aussi extrême.
« Durant notre précédente aventure Des Iles Usions, nous étions partis avec le strict nécessaire dans la pharmacie de voyage, sans vraiment savoir ce qui nous attendait. Nous avions pensé à la Malarone pour le paludisme, mais nous avions oublié certaines choses essentielles en France comme… le matériel de suture (nous avions les kits mais pas les aiguilles…). Nous avions pensé à l’humidité en mettant les médicaments et les notices dans des pochettes plastiques… mais nous n’avions pas imaginé que le sac pourrait tomber à l’eau… ce qui malheureusement arriva. Les ordonnances trempées sont devenues illisibles et nos médicaments étaient inutilisables. Nous en avons fait les frais (mycoses, piqûres, plaies purulentes…) et nous avons retenu la leçon !
Pour Lost in the Swell, nous avons donc préparé notre périple aux Salomon en connaissance de cause. Nous avons plastifié la feuille avec les posologies* et pris un sac étanche. Le Docteur Jean Sayeux de l’Hôpital de Bagatelle à Bordeaux (du service de chirurgie cervico-faciale) nous a conseillé et aidé à la confection de notre trousse à pharmacie. La fondation Bagatelle a également été partenaire de l’aventure en nous fournissant le matériel médical nécessaire pour les trois mois d’expédition. Grâce aux 240 contributeurs de My Major Company, nous avons pu acheter les 900 € de Malarone nécessaires aux trois mois de voyage (non pris en charge par l’Assurance Maladie NDLR). »
Cette fois-ci, Ewen n’a pas attrapé le chikungunya mais les 3 compères bretons ont connu différents soucis de santé :
« Durant 3 mois de navigation, de rencontres et de surf nous avons eu un panel de piqûres et de plaies plus purulentes les unes que les autres.
Les premières blessures :
Nous avons pris des « chaussons de reef » afin d’avoir une protection aux pieds lors des navigations (en bateau il est très fréquent de se cogner, surtout quand il est petit comme Gwalaz), des expéditions terrestres, ainsi que durant les sessions de surf. Malgré tout, au bout de quelques jours, nous avons commencé à avoir de petites plaies aux pieds, ce qui nous empêchait de mettre nos bottillons en raison du frottement, accentué par le sable souvent présent dans les chaussons… Les coupures dûes à notre mode de vie étaient assez fréquentes. Je me rappelle m’être profondément coupé le doigt en vidant un poisson. C’était au début du voyage. Heureusement quelques jours plus tard, la plaie était cicatrisée.
Le talon entaillé d’Aurélien :
Quelques semaines plus tard, Aurélien s’est blessé lors d’une session de surf en atterrissant violemment sur sa planche. La fibre a cédé au niveau de la latte, ce qui lui a entaillé le pied (cf. photo). Nous avons hésité à faire des points de suture, mais l’endroit n’était vraiment pas facile à recoudre et nous n’avions jamais fait ça… La plaie a mis plus de 10 jours à se refermer, il faut dire qu’Aurélien a eu du mal à rester au sec en voyant des vagues parfaites dérouler devant lui (cf. épisode 12).
L’angine blanche de Ronan, à la limite du rapatriement :
Durant une session pluvieuse (la température baisse d’environ 10 degrés), Ronan est resté filmer sur le bateau ; quelques jours plus tard, il contracta une forte angine blanche. Il nous a fallu 3 jours pour atteindre le premier dispensaire. Par chance, le seul médecin de la province était présent, il lui a administré des antibiotiques en cachets, il l’aurait mis sous perfusion si il en avait eu… De par l’ampleur de l’infection, Ronan n’a pas mangé durant plus de 4 jours, il s’en est fallu de peu pour qu’on le rapatrie d’urgence et que l’aventure s’arrête là.
Overdose de moustiques et de sand fly :
Vers le milieu du voyage, la pluie était beaucoup plus régulière qu’au début, et avec elle les moustiques et les sand flies (mouches de sable) pullulaient … Par moments, nous avons eu plus de 100 piqûres chacun sur le corps, cela gratte beaucoup et nous a souvent empêché de fermer l’œil de la nuit (cf. épisode 6). A force de démangeaisons, les boutons se sont infectés et ne cicatrisaient plus, voire pire, l’infection s’étendait à des boutons que nous n’avions pas grattés (cf. épisode 13)… Depuis trois mois, nous mangions la même chose avec peu de variante (riz, poisson), nous étions certainement en carence alimentaire, ce qui a dû rendre la cicatrisation plus difficile, voire impossible. »
Ordonnance de Lost in the Swell
Allergie grave : Anakit : 1 piqûre dans les fesses.
Suture : Nettoyer la plaie, prendre une seringue, mettre du Chlorhydrate de lidocaïne et faire une petite piqûre autour de la plaie, puis recoudre. (Taille du fil : 2.0 = membre ; 3.0 = dos ; 4.0 = visage.)
Steri-strip (sutures adhésives) : mieux pour le visage (un endroit qui ne bouge pas) = Ne pas aller dans l’eau pendant 7 jours.
Anti-douleur : Doliprane : 1 gr : 4 / jour maxi // Topalgic / tramadol : 2 par 24h
Problème de piqûre : Solupred / prednisolone : 60 mg le matin
Infection cutanée: Fucidine / Bétadine / Pyostacine : 1 gr x 3 par 24h
Mal d’estomac : Inexium : 1 comprimé le soir
Tourista : Imodium : 1 gélule après chaque diarrhée
Nausées / vomissements : Vogalène
Mal aux oreilles : Polydexa : matin et soir // Oflocet (si polydexa ne marche pas) : matin et soir
Pansement étanche : laisser le plus possible
Mycose : savon de Marseille + talc
5 Commentaires
intéressant !
En effet sacré trip
Je suis étonné que vous soyez partis sans antibiotique cutané (pour traiter une infection localement, coupure infectée, certaines rencontres avec des coraux par exemple — ça m’est arrivé et heureusement que j’avais de quoi traiter) et un antibiotique oral à large spectre (ou 2 types, + ou moins haut/bas). En cas d’infection loin d’un dispensaire (ce qui semble être arrivé), ça vous aurait permis de démarrer le traitement.
Je suis pour ma part surpris que vous ayez emmenés autant de poison avec vous ! pour les tracas de la vie courante, du marin comme du surfeur, il y a plus sain, simple et efficace.
Voila ce que je peu vous indiquer qui marche, testé y compris sur ma personne et sur tous ceux qui veulent bien se preter au jeu :
– coupures, boutons de moustiques, mouches qui tarderons pas a creuser ; argile. sur les pieds, une fois seche, l’argile fait bouclier et pour les sessions de moins de 2h dans un chausson par exemple le pansement n’est pas necessaire.
quand ca rougit ( debut d’infection), qlq gouttes d’huiles essentielle d’arbe a thé ds l’argile.
– nausées, vomissement : gingembre. a préparer en decoction pour une boisson, avec de la stevia séchée par ewemple pour sucrer. en gélules si le mal arrive trop vite et qu’on a pas le temps de préparer. quand il va y avoir de la mer, cuisiner au gingembre.
– mycose : savon d’alep plutôt que Marseille, qui n’en est plus vraiment ( huile de palme, plastifiants etc…) + huile arbre a thé. l’argile marche bien aussi.
– 3 huiles essentielles incontournables : arbre a thé antifongique antibactérien, menthe poivrée pour les maux de tete et migraine principalement, eucalyptus pr les pb respiratoires.
tendinites, douleurs articulaires : argile verte.
Dès que qulequ’un annonce des signes de maladie, arreter les féculents, les sucres lents. toute l’energie est utilisée a guerrir plutôt qu’a digérer. Proscrire le sucre blanc qui met à mal le système immunitaire, le tabac qui peu contribuer a multiplier par 3 les temps de cicatrisations et rendre chronique une affection respiratoire anodine ( on ne greffe pas un fumeur qui s’est coupé un doigt par exemple ).
L’eau de mer, c’est, en moyenne, 10milliards de virus par litre d’eau, on est donc dans un environnement assez hostile… c’est à prendre en compte dans l’intendance, les longues navigations sont trop souvents synonymes de conserve, produits déshydratés, féculents à cuire. les marins avertis qui du coup en valent deux, savent comment palier au manque de vitamines ( fraiches !) du au manque de crudités essentiellement. il y a les graines germées ( a germer en cours de route ) par exemple, des algues…
Gael, vous avez l’air assez calé en matière de soins au naturel, je suis intéressée par toutes les infos concernant l’utilisation de pratiques alternatives en vue de soulager les symptômes handicapants liés à la sclérose en plaque, si vous avez des liens, je suis preneuse, merci