Aurélien Bouche-Pillon est un surfeur habitué des conditions extrêmes en eaux froides. Après avoir débuté sur la Côte Basque, c’est aujourd’hui un habitué des Grands Lacs aux Etats-Unis. En plus d’avoir une approche originale du surf, il teste aujourd’hui des méthodes alternatives pour sa récupération en s’intéressant notamment à la médecine chinoise et au cupping.

Aurélien a déménagé de Biarritz depuis maintenant 10 ans pour vivre à Rochester, New York, sur le Lac Ontario. Quand il est arrivé, il n’avait aucune idée de l’existence des Grand Lacs, et encore moins que l’on pouvait y surfer !

Passé le choc culturel, Aurélien y a trouvé son équilibre sur un terrain de jeu atypique où les saisons sont extrêmes et l’hiver BRUTAL, comme il le décrit. Toute sa vision du surf a changé, ainsi que son mode de préparation et de récupération. Il témoigne pour Surf Prevention :

« Le sport du surf en eau froide est très exigeant pour le corps et demande un équilibre et une harmonie. Après 10 ans de pratique, je commence à mieux comprendre comment me préparer mentalement et physiquement pour le challenge.

Je surfe des températures allant jusqu’à moins 25°C, et parfois encore moins, avec des vents à plus de 70 km/heure et de la neige ou de la glace. En hiver en France, on porte une 4/3 ; c’est ce que je mets pour surfer en plein été pour vous donner une idée.

Le corps et l’esprit peuvent accomplir tout ce que l’on désire, y compris surfer dans ces conditions de froid extrême. Mais en plus d’avoir le bon matériel et une bonne alimentation, ce qui est important c’est la récupération.

Ayant une femme chinoise, je me suis ouvert à de nouveaux modes de vie, d’alimentation, de pensée… et même à de nouvelles façons de me soigner par des méthodes naturelles.

A plusieurs reprises, j’ai vu des spécialistes en médecine traditionnelle chinoise qui ont tous remarqué que quelque chose dans mon corps devait être pris en considération et changé. Tous m’ont dit que c’était dû à une forte activité en eau froide. En regardant juste ma langue, certains m’ont dit qu’il fallait réajuster mon Qi (l’énergie vitale).

Dernièrement, un médecin m’a dit qu’un mauvais Qi pouvait affecter les organes et le sommeil. A plusieurs reprises, ma femme m’a conseillé le cupping et l’acupuncture. J’étais assez fermé d’esprit au début et dégoûté par l’apparence de ces grosses marques rouges. En effet, je voyais souvent mon beau-père et ma femme revenir de leurs soins avec ces marques.

Finalement, je m’y suis aventuré et j’ai trouvé cela très agréable et totalement différent de ce que je pensais.

De même pour l’acupuncture : je n’aurais jamais imaginé me retrouver avec des aiguilles sur la tête !

Pour le cupping, les capsules chaudes aspirent le sang à certains endroits stratégiques. Une machine contrôle le temps : la session dure environ 30 minutes. Contrairement à ce que laissent penser les images, on ne ressent qu’une sensation de légère succion, rien de douloureux. Après une heure, la seule chose qui rappelle l’expérience, ce sont ces gros cercles rouges. Dans mon cas lié au froid et à des mouvement répétitifs, le traitement a surtout concerné le dos et les épaules. Après la séance, j’ai ressenti une sensation de bien-être, de légèreté et de fluidité. »

Aurélien poursuivra ses séances au rythme d’une fois par semaine. Son médecin lui a également prescrit une alimentation spécifique avec des herbes médicinales.

Méthode ancestrale employée depuis des millénaires, la médecine occidentale semble à peine commencer à s’intéresser au cupping.

Différentes études montrent un impact bénéfique sur certaines douleurs et affections musculaires, tendineuses ou articulaires (douleurs cervicales, dorsales, d’épaules…). Une méta-analyse récente suggère que la thérapie par le cupping permettrait de réduire les douleurs dorsales. De grands sportifs comme le champion de natation Michael Phelps ont testé le cupping pour détendre leurs muscles.

La cupping thérapie pourrait aussi intervenir dans de nombreux maux du quotidien : fatigue, maux de tête, troubles anxieux, et aussi certains problèmes dermatologiques, circulatoires… 

Les effets du cupping sont discutés et davantage d’études seront nécessaires pour mieux cerner ses indications, mais il semble, d’après l’expérience d’Aurélien, que le surf en eau froide, avec les contractures et la fatigue qu’il engendre, pourrait en être une.

Suivez Aurélien sur Instagram : @oceaneamerica

Références :

Wang YT et al. The effect of cupping therapy for low back pain: A meta-analysis based on existing randomized controlled trials. J Back Musculoskelet Rehabil. 2017 Nov 6;30(6):1187-1195. doi: 10.3233/BMR-169736.

Bridgett R et al. Effects of Cupping Therapy in Amateur and Professional Athletes: Systematic Review of Randomized Controlled Trials. J Altern Complement Med. 2017 Nov 29. doi: 10.1089/acm.2017.0191.

B. Chen et al. Alternative medicine: an update on cupping therapy. QJM: An International Journal of Medicine, Volume 108, Issue 7, 1 July 2015, Pages 523–525, https://doi.org/10.1093/qjmed/hcu227

Zhang YJ et al. Cupping therapy versus acupuncture for pain-related conditions: a systematic review of randomized controlled trials and trial sequential analysis. Chin Med. 2017 Jul 24;12:21. doi: 10.1186/s13020-017-0142-0. eCollection 2017.

Huijuan Cao et al. Clinical research evidence of cupping therapy in China: a systematic literature review. BMC Complementary and Alternative MedicineThe official journal of the International Society for Complementary Medicine Research (ISCMR)201010:70

Photographies : Theophil Syslo / Lucas Murnaghan / Aurelien Bouche-Pillon

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