Poisson grille dans une assiette avec de la salade, des tomates, du citron et des frites.

L’une des premières recommandations de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire*) laisse rêveur. Je la synthétise : mangez du poisson parce que c’est bon pour la santé, mais pas trop quand même parce que les poissons sont contaminés et peuvent être toxiques… Encore une recommandation totalement inopérante et contre-productive pour le grand public. A la base, le poisson est bon pour la santé car riche en protéines et en oméga 3 à longue chaîne bénéfiques pour la santé cardio-vasculaire : acide eicosapentaénoïque (EPA) et acide docosahexaénoique (DHA). Le poisson est également une source de minéraux, d’oligo-éléments (iode, fluor, cuivre, zinc, sélénium) et de vitamines (A, B, D, E). Le problème est que les poissons accumulent aussi les polluants marins comme les PCB, le méthyl-mercure, des dioxines ou de l’arsenic pour ne citer que ceux-là…

Les scientifiques sont donc amenés à peser le rapport bénéfices/risques de la consommation du poisson par l’homme et à se poser la question suivante : combien de poissons par semaine peut-on encore manger sans risquer de s’intoxiquer à petit feu ? Alors que l’on recommandait il y a peu de manger 3 poissons par semaine, on se rend compte maintenant que deux poissons par semaine est un maximum si l’on ne veut pas prendre de risque pour sa santé. Demain, vous n’aurez peut-être plus droit qu’à un poisson par mois, et quand l’océan sera totalement contaminé et les poissons définitivement empoisonnés, on nous interdira peut-être de manger du poisson… Pour l’heure, nos experts nous recommandent de consommer certains poissons plutôt que d’autres et de varier les espèces et les lieux de provenance. Mais nouveau couac : parmi les poissons recommandés par les experts, certains figurent parmi les espèces de poissons  menacées de disparition. Dans le Sud-Ouest du 9 août 2010, Jean-Charles Leblanc de l’ANSES déclare même : « dans la liste des poissons recommandés, nous n’avons pas tenu compte de la disponibilité de la ressource, car ce n’est pas notre rôle. » (sic)

La priorité est pourtant de se préoccuper enfin de la préservation de l’environnement marin avant de compromettre l’existence de la faune aquatique, la santé des océans et par là-même nos propres vies…

Pour bien choisir son poisson, se reporter aux recommandations de Mr Goodfish (qui lui ne tient pas compte du niveau de contamination des poissons…).

* née de la fusion de l’AFSSA et de l’AFSSET.

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3 Commentaires

  1. lily dit :

    C'est le genre d'articles qu'on aimerait ne jamais avoir à lire. Sans vouloir verser dans l'écologie neuh neuh, ça fait mal au coeur de voir que les diverses autorités responsables de la pollution rendent l'océan malade et le considèrent comme une ressource exploitable à divers titres ou une poubelle à ciel ouvert… Et après moi le déluge… En même temps, ya qu'à voir le comportement des gens à petite échelle pour se dire que malgré le discours écolo ambiant, on est bien loin du temps où on respectera cette source de vie qu'est l'océan. Qui n'a pas déjà vu des vacanciers se servir du sable des plages comme d'un cendrier (du coup, la serviette qu'on étale prend une sympathique odeur de tabac froid, on se prend des mégots fétides entre les orteils, les minots font des pâtés de sable pas nets…). Et on profite peut-être des embruns, mais mélangés à la fumée des clopeurs environnants. Enfin, rien à voir bien sûr avec les pollutions chimiques, les marées noires… C'est sûr, on le paiera un jour…

  2. gabrielle dit :

    tout d'abord un grand merci à surf-prevention pour les news et les articles passionnants et passionnés.

    sur les sites anglophones on peut calculer le taux de mercure absorbé:
    http://www.gotmercury.org/article.php?list=type&type...

    sources extraites du bonus du DVD et recherches personnelles faites sur internet.

    je suis d'accord avec Lily.

    la mer, mais aussi les cours d'eau de tous les pays sont pollués. le bonus du film The Cove (Louie Psihoyos, également Executive Director of the Oceanic Preservation Society) est édifiant et effrayant: aucune rivière des Etats-Unis n'est épargnée de polluant. D'après ce qu'on peut lire à droite ou à gauche en Europe nous sommes logés à la même enseigne.

    Donc question: en mettant de côté le fait que les océans ne supporteront jamais le rythme de 3 poissons par jour par humain (les quantités prises sont en déclin permanent selon les chiffres officiels des minitères des pèches de tous les pays), est-il encore raisonnable de manger du poisson, de mer ou de rivière?

    les poissons d'élevage sont encore pires car ils nécessitent des soins médicaux et environnementaux couteux sur les plans de vue sanitaires et écologiques.

    comme le prônent de nombreux activistes depuis des décennies déjà, la solution réside en un inversement radical de notre comportement: achetez local et bio; arrêter de manger des tomates en hiver à moins qu'elles ne proviennent de son propre jardin d'hiver bio; laisser les ananas et autres produits exotiques pour les grandes occasions; économiser les énergies, éteindre ce qu'on n'utilise pas.

    réduire, ré-utiliser, recycler.

    qui va à la plage à pieds ou en bus, même à 2km de chez soi?

    qui porte de nos jours les mêmes vêtements pendant 10-20 ans? nous sommes tous coupables!

    je m'arrête là puisque ce n'est pas le thème de ce site, mais les conséquences de toutes nos actions se retrouvent tôt ou tard là où on ne les attend pas, et ce n'est pas seulement aux autres, ni même aux politiciens de devoir faire un effort.

    nous avons tous le choix et nous pouvons nous informer pour les faire pour faire durer notre propre survie!

  3. gabrielle dit :

    PS: certaines huiles vegetales sont très riches en omega 3 et 6. celle de colza dit-on a le meilleur taux: autant d'omega 3 que de 6

    pas la peine de manger du poisson empoisonné!

    l'huile de lin contient également de grande quantité d'omega

    les poissons contiennent, comme on s'en doute, bien d'autres poisons:

    9.8.2010

    oceanicdefense.blogspot.com/2010/08/7-toxic-seafood-chemicals-that-you-dont.html

    7 Toxic Seafood Chemicals That You Don't Know About

    1. PBDEs: Flame Retardants

    2. PCBs (polychlorinated biphenyls)

    3. Chlorinated Dioxins

    4. DDT: Pesticides

    5. Oil

    6. Arsenic

    7. Melamine

    et tout ça, ne l'oublions tout de même pas, à cause de nos activités quotidiennes et de notre société de surconsommation. à pleurer!

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