Avant de concevoir des combinaisons de surf en laine, l’entreprise Patagonia s’intéressait avant tout à la montagne. Son fondateur Yvon Chouinard était un féru d’escalade et il était forgeron en début de carrière pour fabriquer ses propres pitons réutilisables pour ses longues ascensions sur les parois du Yosemite en Sierra Nevada (Californie). Son entreprise est partie de là, avant de spécialiser dans les vêtements et équipement pour les activités de plein air (outdoor).

Yvon Chouinard a écrit un livre au titre explicite « Let my People Go surfing » que l’on pourrait traduire par : « laisser les gens [qui travaillent avec moi] aller faire du surf ». Cette philosophie de vie rejoint un peu celle du « Travailler moins pour surfer plus« . Yvon Chouinard n’est pas un homme d’affaires comme les autres. Il mène une vie simple, il ne côtoie pas les autres businessmen et se définit lui-même comme un « homme d’affaires malgré lui ». Cet « alter-entrepreneur » s’est toujours préoccupé avant tout de l’environnement et de la qualité de vie au travail de ses « employés » (ou plutôt des amis avec qui il travaille).

Yvon Chouinard est lui-même un surfeur passionné. Il surfe depuis l’âge de 16 ans et, là encore, il a commencé en fabriquant ses propres planches en balsa. Aujourd’hui âgé de 71 ans (Yvon Chouinard est né le 9 Novembre 1938), il continue à surfer. Dans le dernier numéro de Surfer Magazine (Novembre 2010), il nous donne quelques leçons de vie qui prouvent que la réussite ne passe pas forcément par le reniement de valeurs humanistes. Morceaux choisis :

Sur les bienfaits du mouvement pour la santé : « Tu ne peux pas être une personne heureuse si tu n’utilises pas ton corps. C’est la raison pour laquelle tu te sens si bien après avoir surfé, même si tu as eu une journée de merde. »

Sur l’ambiance autour du surf : « Il y avait très peu de surfeurs à l’époque. Quand je descendais de la Vallée pour aller à Malibu, les surfeurs que je croisais sur la route levaient leur pouce vers le haut ou vers le bas pour dire si les vagues étaient bonnes ; maintenant ils lèvent le majeur… »

« Le surf en lui-même n’a pas beaucoup changé… Mais le matériel s’est beaucoup amélioré. J’avais l’habitude de surfer Ventura au mois de Février sans combinaison, sans leash, et quand un surfeur perdait sa planche, tu devais le suivre pour être sûr qu’il revienne bien au bord. »

Sur notre société : « Evidemment, c’est une société de consommation. Mais tu n’es pas obligé d’en faire partie. Je dépense rarement de l’argent. Le consumérisme, c’est juste des gens qui essayent de se rendre heureux en consommant. Mais ils sont dans le faux. Cela ne marche pas. »

« Le secret du bonheur est de travailler sur sa passion. Si tu veux être malheureux, tu n’as qu’à vivre une vie désespérée comme toutes ces personnes qui traînent leur cul à leur travail tous les jours parce qu’ils le détestent. »

« Ma femme et moi donnons la moitié de nos salaires à des bonnes oeuvres. Je n’ai pas besoin de l’argent.  »

Source : Surfer Mag. Novembre 2010.

A lire le livre : « Homme d’affaires malgré moi : Confessions d’un alter-entrepreneur. »

A propos de l'auteur :

Surf Prevention est le site sur le Surf, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

 

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2 Commentaires

  1. Arnone dit :

    Superbe philosophie de vie en effet et je pense aussi que si tout le monde lâcher son job alimentaire pour se consacrer à sa passion, le monde compterait moins d'aigris et tournerait certainement mieux…

  2. Arnone dit :

    oups ! "lâchait" et non "lâcher"…grrrrrrrr

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