Hier samedi, les vagues ont tutoyé la perfection sur certains spots de la Côte Atlantique. Mais à la faveur d’une houle rapidement grossissante et de coefficients de marée très élevés (111-109), des surfeurs se sont fait piéger par la marée montante sur certains spots où les vagues cassent contre une falaise ou des enrochements à plein haut. Des situations périlleuses qui auraient pu très mal se terminer, notamment sur la Côte Basque

Le premier réflexe avant d’aller surfer est de consulter un calendrier des marées pour connaître précisément les horaires et les coefficients, a fortiori quand on va surfer sur un spot sans issue à marée haute (comme cela est clairement expliqué en page 45 du Surfers’ Survival Guide, chapitre prévention des accidents). Il est également toujours bon de consulter la météo surf pour savoir si la houle a une tendance à la baisse ou à la hausse, auquel cas il faut redoubler de prudence. En fonction de ces éléments, il faut savoir sortir de l’eau tant que cela est encore possible. Tel n’a pas été le cas pour un surfeur piégé hier après-midi par la marée montante et une rentrée massive de houle à la Côte des Basques de Biarritz alors que des vagues d’une rare puissance cassaient sur les rochers.

De la même manière que des pêcheurs à pied se font parfois surprendre par la marée dans le nord, ce surfeur s’est retrouvé piégé par les vagues qui cassaient violemment contre les blocs lui interdisant toute sortie. Comme il n’y a déjà plus aucun sauveteur sur les plages de Biarritz au mois d’octobre, les pompiers ont été alertés par le numéro d’urgence du 18 et les secours spécialisés pour ce type de sauvetage sont partis de leur remise d’Anglet où est stocké le matériel. Une fois sur zone, ils ont trouvé un surfeur sur son kneeboard au niveau des 100 Marches, en dehors de la zone d’impact mais qui n’avait aucun moyen de sortir de l’eau sans se mettre en danger. Un jet-ski a été mis à l’eau au Port des Pêcheurs et est venu récupérer le surfeur entre les grosses séries de vagues. On aurait pu les croire sortis d’affaire mais en repartant au large pour regagner le port, une série de vagues énormes est venue barrer l’horizon. Les sauveteurs ont heureusement échappé à cette série et ont pu ramener le surfeur sain et sauf sur la terre ferme.

Quelques minutes plus tard, c’est une surfeuse inconsciente qui tentait le diable sur le même spot de la Côte des Basques en voulant se mettre à l’eau et qui a due être secourue dans des conditions périlleuses…

Ces opérations de sauvetage risquées auraient pu être évitées si les surfeurs en question avaient été plus prévoyants. Mais on peut quand même s’interroger sur l’absence de panneau de signalisation explicite à l’attention des surfeurs qui ne connaissent pas bien ce spot de plus en plus fréquenté où il n’est pas rare de compter plus de 100 surfeurs dans l’eau en même temps. On s’étonne également qu’il n’y ait pas de sortie en pente face à la mer pour permettre aux surfeurs et aux nageurs de sortir de l’eau à marée haute. Dans une ville qui consacre quelques dizaines de millions d’euros à construire une somptueuse Cité de l’Océan, on est surpris de constater que des aménagements aussi essentiels ne soient pas construits (NB : il n’existe même pas d’accès handicapé à cette plage…).

Enfin, pourquoi n’y aurait-il pas une surveillance des plages au moins pendant les week-ends de l’arrière-saison quand les baigneurs et les surfeurs sont encore bien présents ? Le mois d’octobre est le moment du retour des fortes houles et les surfeurs se retrouvent en nombre sur la Côte pour en profiter. Mais si les surfeurs jouent parfois les sauveteurs, ils sont également de plus en plus souvent victimes d’accidents. Ne faudrait-il pas dans ces conditions garder un poste avancé de sauveteurs permanent pour veiller sur eux ? Mais le paradoxe est qu’à mesure que se développe le sauvetage côtier sportif dans une ville comme Biarritz, les périodes de surveillance des plages diminuent. Des gens se baignent et des gens surfent de plus en plus nombreux à l’année à Biarritz. Ne méritent-ils pas la même surveillance que nos chers estivants en plein été quand les éléments sont plus cléments ? Je pose la question.

Pour vous faire une idée de la seule sortie possible de l’eau à la Côte des Basques, regardez bien cette vidéo, puis imaginez la même situation avec des vagues puissantes de 3 mètres.

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1 commentaire

  1. tranber sauveteur dit :

    Mon boulot , c'est la prévention des risques professionnels, je propose mes compétences, 100% bénévole.

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