Quand on dit « waterman », on pense immédiatement à Laird Hamilton, mais le waterman ultime se nomme peut-être en fait Jamie Mitchell. Sans faire trop de bruit, ce surfeur australien de 33 ans a remporté la prestigieuse course de rame de la Molokai pour la 9e année consécutive ! Cet exploit n’a pas échappé à la revue National Geographic qui l’a nominé parmi les « Adventurers of the Year 2010 », les aventuriers de l’année.

La course entre Molokai et Oahu se déroule tous les ans à la fin du mois de juillet. Elle consiste à ramer sur une distance de 32 miles (soit environ 51,5 kilomètres ). Jamie arrive à parcourir cette distance en moins de 5 heures (il a signé son record en 2007 avec un chrono de 4 heures 48 minutes et 23 secondes). Il nous livre ici quelques-uns de ses secrets pour réaliser de telles performances dans un océan inhospitalier.

Jamie Mitchell surfe toute l’année, notamment en Stand-Up Paddle Board (SUP), mais il commence à s’entraîner sérieusement à partir du mois de mars. Il se réveille tous les jours à 5 heures du matin et va nager. Le samedi, il fait une balade d’au moins 50 kilomètres en paddle board.

Le jour J, Jamie Mitchell insiste sur le fait qu’il faut avoir réussi à bien dormir la nuit précédente. Ce n’est pas évident car le départ est donné dès 7h30 du matin. Jamie se réveille donc à 4h30, prend un petit déjeuner copieux pour faire le plein d’énergie, met de la crème solaire water proof puis…il a hâte d’en découdre !

Pour Jamie Mitchell, c’est surtout le mental (30 à 40%) qui compte pour remporter cette course. Il explique que si on mettait 10 personnes avec exactement les mêmes capacités physiques au départ, elles finiraient la course avec des temps très différents. Il faut une force mentale énorme pour gérer tous les aléas de la course, la douleur et arriver à se concentrer sur les remous incessants qui jalonnent la course. Les vents et les marées sont également des paramètres importants dont Jamie Mitchell a appris à gérer les variations. Une des clés de la victoire est donc la concentration pour profiter de la moindre houle et du vent pour avancer un peu plus vite en surfant les ondulations et les vagues en pleine mer. Sur sa planche de 18 pieds (5,5 mètres), il rame allongé ou à genoux. Parmi les risques de la course, Jamie Mitchell évoque les collisions avec les poissons volants, les rencontres avec les requins ou les physalies (les « galères portuguaises »)…

Big up à ce Waterman avec un grand W qui accomplit au plus haut niveau ce qu’il y a de plus difficile en surf : la rame. A mon sens, gagner la course Molokai-Oahu vaut encore plus qu’une victoire en surf à Pipeline ou une session en tow-in à Jaws. Vous pouvez voter quotidiennement pour Jamie Mitchell en cliquant pour lui sur cette page pour qu’il soit élu « aventurier de l’année » : http://adventure.nationalgeographic.com/adventure/adventurers-of-the-year/vote/

Parmi ses concurrents, il y a Leven Brown et Roz Savage les rameurs, les grimpeurs Alex Honnold et Matt Moniz, l’alpiniste Edurne Pasabán, le voyageur David de Rothschild, l’explorateur Ed Stafford, la navigatrice Jessica Watson et Martin Wikelski « tracker » d’animaux pour augmenter les connaissances en écologie comportementale.

A noter que Jamie Mitchell fait partie de la liste des surfeurs invités à la compétition de surf de très grosses vagues à Waimea en mémoire d’Eddie Aikau.

Voir aussi : Jamie Mitchell rame en SUP au milieu des baleines.

Plus d’infos :
http://adventure.nationalgeographic.com/adventure/adventurers-of-the-year/jamie-mitchell-2010/µ
www.molokai2oahu.com

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2 Commentaires

  1. Guillaume dit :

    Impressionnante la séquence de la vidéo à Todos Santos…

  2. Jamie Mitchell remporte la Molokai pour la 10e fois : http://twitter.com/surfprevention/statuses/979067

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