Sur Surf Prevention, nous ne soutenons aucun parti politique et nous ne prendrons parti pour aucun candidat à l’élection présidentielle française. Mais nous soutenons des causes, des idées, indépendamment des étiquettes politiques des personnes qui les portent. Deux enjeux de société nous tiennent tout particulièrement à coeur : l’Environnement et la Santé. Ces deux domaines intimement liés sont malheureusement les grands absents de cette campagne présidentielle, et ils ont à peine été abordés au cours du « grand débat ».

Contrairement à Barack Obama, Nicolas Sarkozy et François Hollande n’ont pas spécialement le pied marin, mais si nous pouvions les interviewer, nous leur demanderions avant tout ce qu’ils comptent mettre en oeuvre pour préserver l’environnement marin.

Des résolutions ont bien été prises ces derniers mois, comme celles de Nicolas Sarkozy pour la mer et le littoral à Crozon ou celles de Nathalie Kosciusco-Morizet à Biarritz, mais au-delà des effets d’annonces, on n’a pas senti une grande dynamique autour de ces engagements. Pendant ce quinquennat, on est passé des grands espoirs suscités par le Grenelle de l’Environnement et le Grenelle de Mer à une situation où les problématiques environnementales semblaient reléguées au second plan. Une phrase restera dans les mémoires : « l’écologie ça commence à bien faire« . On a eu l’illustration de cet état d’esprit pendant l’affaire des algues vertes quand la campagne de France Nature Environnement a été censurée ou quand les défenseurs de l’environnement ont été assimilés à des intégristes.

Sacrifiée sur l’autel de la croissance, de la compétitivité à tous prix, l’écologie ne serait plus une valeur porteuse sur laquelle il serait bon de « surfer » dans un contexte de crise économique. Cela coûte de l’argent de se préoccuper sérieusement des problèmes environnementaux et cela n’est pas compatible avec la spirale infernale dans laquelle sont aspirées nos sociétés de consommation.

Et pourtant. L’environnement est bien un enjeu essentiel sur lequel il faudrait miser davantage, même si les bénéfices se font ressentir sur le long terme (alors que les politiques visent avant tout les effets immédiats). L’écologie va bien au-delà du courant politique des « Verts » d’Eva Joly et devrait transcender les partis. Les citoyens ont de plus en plus la fibre écologique et sont sensibles aux problèmes environnementaux. Les candidats ont d’ailleurs été interpellés sur la pollution de l’eau et les déchets en mer par une fédération d’associations familiales.

La France avec ses 4 façades maritimes a un rôle d’exemple à jouer au niveau international pour la préservation du milieu marin. Il faudra bien se préoccuper de l’environnement avant que les récifs coralliens n’aient totalement disparu, avant que le réchauffement climatique n’ait des conséquences irréversibles, ou avant qu’une nouvelle catastrophe nucléaire ne vienne polluer en profondeur l’océan

Malgré la catastrophe de Fukushima et les démonstrations répétées des militants de Greenpeace de la vulnérabilité des centrales nucléaires, on a encore eu droit à un déni de leur dangerosité. Il paraît pourtant dangereux et anachronique* de s’enfermer dans cette dépendance à 75% au nucléaire, justifiée par des impératifs économiques sous le prétexte que cette énergie coûterait moins cher (ce qui reste à prouver si on intègre le coût de la maintenance et de démantèlement de centrales vieillissantes et la gestion des déchets nucléaires). François Hollande a au moins le mérite d’ouvrir une porte pour diminuer la part du nucléaire dans le mix énergétique français. Il faudrait réellement donner leur chance aux énergies renouvelables (marine, éolienne, solaire…) qui pourraient rééquilibrer nos sources d’énergies « propres » et être de formidables sources d’emplois.

L’heure est grave sur le front de l’environnement, et c’est aux hommes politiques de s’attaquer d’urgence à des sujets qui devraient dépasser les clivages politiques. Un dossier brûlant attendra le futur président élu dès le début de son mandat avec le principe même du pollueur-payeur qui pourrait être remis en cause si la procédure judiciaire du procès de l’Erika était annulée le 24 Mai prochain.

Parmi les promesses des candidats, nous retiendrons deux engagements forts :

– Hollande propose la création d’un « Ministère de la Mer » qui concernera la pêche, le transport maritime, les énergies marines…;
– Sarkozy envisage de son côté un plan dédié à la santé environnementale après s’être déjà engagé à étudier les risques environnementaux de cancer ;

En ce qui concerne la santé, il serait temps de faire de la Prévention, avec un grand P. Aujourd’hui on sait que faire de la prévention en santé, c’est avant tout offrir aux citoyens un environnement sain pour vivre et travailler.

Pour régler les problèmes de la pollution marine, il faudra s’attaquer aussi à la pollution terrestre : c’est de la terre que viennent la plus grande partie des déchets, de la pollution microbiologique, de la pollution chimique… On sait nos cours d’eau contaminés, et pourtant il semblerait que les contrôles ne soient pas à la hauteur. Avec même des conséquences sur la qualité de l’eau que nous buvons. Les problèmes environnementaux sont nombreux mais celui de l’eau se retrouve au carrefour des pollutions.

En tant que surfeurs et usagers de la mer, nous ne pouvons rester indifférents à ces enjeux environnementaux.

Dimanche 6 Mai 2012, il faudra avant tout aller « voter pour la planète ».**

Illustration : Hollande barbote dans l’eau pendant que Sarkozy joue au requin (« Sark« ) / dessin de Clou paru dans la Libre Belgique et dans Courrier International du 19/4/2012.

*D’après notre E-referendum, 75% des sondés s’exprimaient en faveur d’une sortie progressive du nucléaire.
**citation de Nicolas Hulot 😉

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